ESSEN 2008

ESSEN…TIEL!

La grand « Messe » de la voiture classique vue par les Allemands !

Elle était de retour, la grand messe de la voiture classique vue par les Allemands, un spectacle à étonner les plus blasés : des kilomètres d’allées et des hectares de stands où on chercherait en vain le moindre éclat de peinture et où le plus petit grain de poussière semble bien incongru.

Prévu au départ sur deux jours, notre périple se sera finalement concentré sur une seule journée bien remplie pour cause de difficultés d’hébergement ; réveil avant l’aube et surveillance étroite des fantaisies de la dame du GPS pour être sur place à l’ouverture des portes et sortie en dernier largement après l’heure officielle de fermeture.

A 10h00 tapantes, nous sommes à pied d’œuvre, sésame en mains, pour constater que beaucoup ont eu la même idée que nous, dont quelques vieilles connaissances du club luxembourgeois que nous recroiserons à plusieurs reprises au cours de la journée.  Un petit café s’impose pour laisser le gros de la foule s’écouler et nous donner du cœur à l’ouvrage.

Dès l’entrée, quelques belles Italiennes nous font de l’œil.  Je vois tout de suite à quoi vous pensez, mais point n’est besoin ici d’hôtesses aguicheuses pour attirer notre regard, on n’est pas devant le dernier modèle Fiat que diable !  Non, nous n’avons d’yeux que pour les belles carrosseries revêtant des dessous au moins aussi affriolants, mais qui se suffisent à eux mêmes pour nous faire chavirer. Nous les laissons cependant bien vite pour nous frayer un chemin au travers de la foule déjà dense jusqu’au stand aux quatre anneaux.

Comme d’habitude, le plateau est exceptionnel de qualité, même les modèles les plus populaires semblent être sortis d’usine la veille.  Cette année, la sport quattro est à l’honneur pour ses 25 ans, et Audi a mis le paquet en présentant pas moins de 15 exemplaires de cette voiture mythique, en provenance se ses collections et de propriétaires venus des quatre coins de l’Europe. Certains n’hésitent pas à dormir à l’intérieur… 🙂

Nous laissons cependant tout tomber séance tenante lorsque nous apprenons que Stig Blomqvist en personne a été aperçu rodant autour d’une S1 à 30 mètres de là.  En effet, au détour d’une allée, nous découvrons une des légendes vivantes du sport automobile et la monture qui l’a rendue célèbre.

Et la visite se poursuit à travers les différents palais, sans oublier les vendeurs de pièces où vous trouverez tout et même plus encore si vous êtes l’heureux propriétaire d’une Mercedes, Porsche ou VW air-cooled, mais d’où les chasseurs d’Audi rentrent souvent bredouilles.

Il y a quand même la littérature pour nous consoler, dont une affiche devant laquelle chacun a bavé.

Le prix de 400 euro nous a finalement dissuadés, même si comme le disait Fage, nous étions « chauds comme des baraques à frites ». A propos de frites, la pause midi nous a fait sacrifier au rituel de la gastronomie allemande : frites, bière et wurst baignant dans une sauce dont les propriétés gustatives valaient au final bien mieux que l’aspect.

Les stands des vendeurs et restaurateurs sont un autre plat consistant, on n’a pas lésiné sur le polish, mais les prix à 6 chiffres en euro sont monnaie courante.  Nous tombons en arrêt devant une belle base de restauration : une Horch ayant manifestement connu une première vie en Belgique comme en attestent le B chromé à l’arrière et la décalcomanie typique sur le pare-brise portant les coordonnées d’un garagiste verviétois, attend celui qui lui rendra sa splendeur passée à grand coups d’euro et/ou d’huile de bras.

Le long capot ouvert découvre le 8 cylindres en ligne, manifestement tout disposé à rugir au premier appel, et le propriétaire est en grande discussion avec ce qui semble être un amateur courageux et fortuné.

A l’étage, petits clubs et vendeurs de voitures dans leur jus se partagent les faveurs du public.  Saviez vous par exemple qu’il existait assez d’amateurs de choses comme la VW 411 pour avoir fondé un club ?  Amateurs qui ont sorti on ne sait d’où un proto 3 volumes trônant sur leur stand !

Saviez vous qu’il existe des fans de Citroën en Allemagne, assez dingos pour avoir réalisé de main de maître un étonnant sofa DS, sur lequel il est interdit de s’asseoir tout comme il est interdit de se servir d’une Citroën comme voiture sous peine de l’abimer ?

Comme d’habitude, le stand IFA est haut en couleur et on se demande toujours chez eux où finit le premier degré et où commence le second ; kitsch ex-DDR garanti !

Mais l’heure tourne, et nous serons inexorablement poussés vers la sortie.

Nous sommes encore accrochés par une urquattro perdue au milieu d’autres raretés à vendre.  Peu roulé, splendide dans sa robe blanc nacré, prix sur demande, on peut craindre le pire.  Le pire est parmi nous, le vendeur, voyant notre intérêt, nous le confirme : 60.000 euro pour une 10v, ça laisse rêveur.

Il nous reste à terminer la journée par le curieux snack déniché il y a deux ans, où on se compose un menu à partir de petites portions de toute une série de choses plus étranges et délicieuses les unes que les autres et où cette année on reconnaissait les serveuses à la couleur de leur ceinture… La fatigue, mon bon monsieur ! Et pourtant il faudra affronter la route du retour sous un vrai déluge, ce que Jacques fera de main de maître. Essen 2008 nous aura encore une fois donné notre part de rêve pour toute l’année.

Etienne « Le Titien »

Album photos

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