Audi 80 quattro


Article paru dans « L’automobile »

en 1983

La 80 quattro arrive !!!

Nous avons annoncé dans notre numéro de décembre 82 la prochaine apparition de l’Audi 80 quattro, mais voici déjà quelques impressions de conduite, autorisées par les 30 km que j’ai eu le privilège de couvrir à son volant autour de sa ville natale, à savoir Ingolstadt.

On le sait maintenant, la carrosserie est celle de la berline quatre portes 80 déjà bien connue. Elle est presque aussi longue que la quattro qui fait 4,40 mètres, mais elle est légèrement plus étroite. En revanche, le poids annoncé est inférieur de 110 kg. Rappelons que la 80 quattro est équipée d’un moteur atmosphérique. Il s’agit en fait du fameux 5 cylindres en ligne de 2.144cm³ que l’on trouve également sur le coupé de la marque. Par rapport à cette dernière version, la puissance est passée de 130ch à 136ch au même régime tandis que le couple passe de 17,4 à 17,9 mkg. L’alimentation s’effectue par une injection mécanique Bosch K-Jetronic et l’allumage à l’aide d’un ensemble transistorisé sans rupteurs.

Destin Sportif

La voiture que j’ai pilotée était équipée d’une suspension “sport” qui sera disponible en supplément ainsi que les jantes larges supportant des pneumatiques au profil super-bas. Bien que la quattro ne soit pas présentée comme une voiture de sport, son comportement n’en est pas moins fort séduisant.

En dépit de l’absence du turbo de la grande quattro le moteur fait une excellente impression. Il possède à bas régime un couple important et sa puissance se développe harmonieusement, à mesure que l’aiguille du compte-tours file vers les altitudes. Puissance et souplesse, voilà de quoi satisfaire à la fois les amateurs de comfort et de performances, mais cela avec la sonorité particulière au 5 cylindres Audi qui, en dépit de son excellent équilibrage, ne peut pas être confondu avec le chuintement classique du 6 cylindres.

Un travail remarquable parait avoir été accompli dans le domaine de la transmission. Trois différentiels, deux arbres de transmission, quatre demi-arbres moteurs, voilà de quoi faire aussi bien des rumeurs mécaniques aussi bien que des jeux parasites. Eh bien, dans le cas présent, il n’en est rien. La quattro est aussi discrète à cet égard que la meilleure des deux roues motrices, ce qui n’est pas un mince compliment.

La tenue de route semble s’établir au plus haut niveau. La motricité est bien entendu au-dessus de tout éloge. Les accélérations les plus vives s’effectuent sans le moindre gémissement de pneumatiques martyrisés – et l’engin est nerveux – tandis que l’agilité de cette carrosserie, malgré tout relativement importante, s’avère remarquable. Les enchaînements se passent avec énormément de précision tandis que les virages à rayon variable – dans le mauvais sens comme il se doit – s’effacent sans difficulté. Assistée en série, la direction allie une grande précision à une bonne douceur et à une rapidité de réactions au-dessus de la moyenne, cela sans que le pilote soit privé du contact avec la route.

Pour autant que j’aie pu en juger – il faudra bien entendu revoir le problème plus attentivement – les freins sont efficaces et progressifs avec la collaboration d’un frein moteur réparti au mieux de par la vertu des quatre roues motrices.

L’Audi 80 quattro sera une véritable voiture de série mais, indépendamment de son destin banal, elle devrait connaître par ailleurs un avenir sportif. Audi estime en effet que ce modèle engagé en groupe A pourra devenir une excellente machine dans sa catégorie, capable – et je ne suis pas loin de partager cette opinion – de se partager un beau palmarès. Les 5.000 voitures construites nécessaires pour l’inscription au sein du groupe A ne seront pas réunies avant l’été 83. Cela étant, la 80 quattro sera donc d’abord homologuée en groupe B et sa première apparition en compétition se déroulera vraisemblablement au rallye de Suède, entre les mains d’un débutant scandinave dont les dons paraissent évidents: Stig Blomqvist lui-même !…

Mini-quattro

Quatre moteurs sont actuellement en cours d’évolution, en Suède, en Grande-Bretagne et en Allemagne, aux mains de trois préparateurs privés, l’usine se chargeant elle-même d’une quatrième étude. Comme on s’en doute, c’est la meilleure solution – ou le meilleur amalgame – qui sera retenue mais d’ores et déjà, l’ingénieur Gumper – responsable d’Audi Sport – compte sur une cavalerie d’environ 200 ch !

Attendons donc le véritable banc d’essai de l’Audi 80 quattro pour nous forger une opinion définitive mais, dès à présent, il semble bien que cette voiture puisse être considérée comme une redoutable concurrente pour les berlines sportives européennes de ce style, à commencer par la BMW 323i !

Le prix de la 80 quattro n’est pas encore fixé mais on estime en Allemagne que la “Mini-quattro” devrait être deux fois moins coûteuse que son ainée.

A.C.

L’Audi 80 quattro dans sa robe de compétition avec, à l’intérieur, un rangement pour les casques.

Moteur 5 cylindres sans turbo, sièges Recaro et tableau de bord avec instrumentation complète.

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