Les 30 ans de la Sport Quattro à Ingolstadt, home of quattro

Salon de Frankfort 1983, Audi présente sur son stand sa nouvelle machine de rallye, l’Audi Sport quattro, aussi appelée Sport Quattro. L’exemplaire rouge Tornado présenté au salon est l’avant-garde de la série des 200 exemplaires nécessaires pour homologuer la voiture en Groupe B, ce qui est fait le 1er mai 1984. En fait, Audi en produira 214 exemplaires au total, nombre affiché lors de l’exposition exceptionnelle qui se tient jusqu’au 21 février 2014 au Forum-Museum Mobile d’Ingolstadt.

C’est à l’occasion de cet anniversaire des 30 ans que sont rassemblés des modèles rares et chargés d’histoire. Toutes les configurations sont exposées, que ce soit au niveau des coloris que des variantes de course. L’ambiance féérique…Pour compléter la scène, Audi a installé un décor de circonstance: le mot quattro écrit en grandes lettres, réalisées en couches de carton superposées et découpées contient une scène de l’histoire de la marque.

Notons également la présence du Quattro concept blanc, exposé au salon de Paris de 2010, élaboré à partir d’une caisse de A5 et équipé du moteur de la TTRS, poussé à 400ch.

Commençons par évoquer la version civile. Au niveau technique, rappelons que le châssis est plus court de 32cm par rapport à la quattro originale -UR, l’inclinaison du parebrise est moins prononcée, les voies sont élargies, justifiant une carrosserie en Kevlar. Le moteur est nouveau, bloc en alu de 2133cc avec une culasse à 4 soupapes par cylindre, développant 306ch à 6700 tr/min pour un poids de 1300 kg, le tout amené à 250 km/h après avoir franchi le cap du 100 en 4,9 secondes.

L’exposition permet de graver dans le marbre d’autres chiffres importants : sur les 214 exemplaires produits, 128 le furent en rouge Tornado, 48 en blanc Alpes, 21 en bleu Copenhague et 15 en vert Malachite. Il reste donc 2 voitures, qui ne furent pas commercialisées : peintes en noir verni (Dark Schwartz), la première fut réservée à Ferdinand Piech, Directeur général de la marque, et l’autre pour Walter Rohrl. C’est donc celle de Monsieur Piech qui est exposée.

Les 4 voitures de série sont disposées autour d’une grande plaque horizontale sur laquelle sont représentés les 214 exemplaires dans leur couleur respective. C’est la pièce centrale de l’exposition, une idée brillante.

En file indienne, 3 exemplaires de rallye sont exposés dans une galerie latérale : la première sport quattro, datant de 1984, développe 420ch à 7500 tr/min, 460 Nm à 5500 tr/min pour 1050kg. Cette voiture conservait la ligne pure de la version civile, sans artifices. Rapidement, on dut constater un manque de compétitivité et Audi Sport réagit en homologuant 20 exemplaires de l’évolution 2 (E2 ou encore S1) comme le permet de règlement.

Ce qui frappe, c’est le nouvel élargissement des voies abritées sous des ailes démesurées. Ce n’est pas tout, un énorme spoiler avant est supposé donner l’appui nécessaire au train avant, surtout lorsque la voiture se cabre, poussée par le moteur délivrant 476ch pour 1090kg. Il délivrera même 550ch en cours de championnat. Afin de changer le rapport de masses, les circuits de refroidissement d’eau et d’huile moteur sont relégués à l’arrière, rejoignant la batterie. La seule victoire remportée par une Sport quattro fut le San Remo, en 85, avec Walter au volant.

Audi a encore utilisé sa S1 avec succès lors de la fameuse course Pikes Peak, gagnant l’édition 1986 avec l’américain Bobby Unser, puis celle de 87 avec Walter Rohrl au volant de la même voiture, améliorée (version E3) et développant 598ch à 8000 tr/min et 590 Nm, toujours à 5500 tr/min. Le poids de la voiture est tombé à 1000 kg. Cette voiture est évidemment la plus impressionnante de l’exposition, même à l’arrêt. Ceux qui ont eu la chance de l’entendre hurler lors des 100 ans d’Audi sur le Donau Ring se souviennent…