Automnale 2011 : PolderKempen tourke : en deux temps trois services

02/10/2011

Avertissement : la langue utilisée dans la région anversoise n’a qu’un lointain rapport avec ce que vous avez tenté d’apprendre au cours de néerlandais dans vos jeunes années. Pour éviter l’effondrement du rapport poids/puissance sur la route du retour, voici un petit lexique des mots à utiliser avec précaution :

Een beetje : une grosse louche, et surtout ne lésinez pas.
Alstublieft : j’ai un petit creux, je pourrais en avoir encore een beetje ?
Dank U : remettez-en een beetje alstublieft.

Un grand merci à Jacques Olyslager et à ses amis du club DKW België pour leur invitation au Polderkempentourke, leur traditionnelle sortie automnale.

Forts de notre expérience d’il y a deux ans, nous nous préparions à passer une belle journée entre trois et cinq cylindres, deux et quatre temps. L’été indien qui s’était invité depuis une semaine n’avait pas fait faux bond, et c’est sous le soleil que nous avons débarqué à Kapellen, au nord d’Anvers, pour un petit déjeuner réconfortant. Il y avait un peu de tout sur le plateau : Coupé Type 85 avec Christopher, Arnaud et Mike, type 89 V6 quattro avec Manu, ainsi que Jean avec son rutilant coupé 100 s. Côté berlines, on ne présente plus la 100 Avant type 44 de Thierry et Andrée. Samuel était présent avec sa 80 GT, et j’avais pris le volant de ma 100 CD 5E type 43. Côté DKW, la 1000 bleue était conduite par Freddy, la noire par Nico, le break Universal vert par Jacques et le splendide cabriolet rouge par Martin.  Eddy avait apporté sa Monza, et la doyenne était la magnifique F8 de 1939, fierté d’Edwin.  N’oublions pas Marc et sa famille, qui avaient amené le buffet en camionnette.

Et c’est parti pour une petite balade. La plus ancienne de nos Audi, à savoir le coupé de Jean fait de son mieux pour se fondre dans la masse des deux-temps avec une fumée bleue du plus bel effet. Pas de panique, il suffit de tenir le niveau à l’œil, et roulez jeunesse. Comme de bien entendu, tout le monde était perdu au premier rond-point tout en étant, sans le savoir, sur le tracé correct. Il faut dire que le demi-tour prévu à cet endroit avait de quoi désorienter les navigateurs. Par contre, il paraît qu’il manquait un morceau plus loin, mais je n’ai rien remarqué si ce n’est qu’à un moment donné, il a fallu faire preuve d’un peu de créativité.

A l’heure de midi, on n’avait perdu personne, et c’était heureux, car nous n’étions pas de trop pour faire un sort à ce qui portait l’appellation quelque peu trompeuse de broodjesbuffet. Vous pouvez sans crainte ajouter à votre lexique que broodjesbuffet n’est pas un assortiment de petits pains comme on pourrait le supposer, mais un gargantuesque buffet froid accompagné de petits pains.

Après cela, rendez-vous chez Atlas Copco, provocation à peine voilée à l’intention de ceux qui se sentiraient un peu ballonnés, où la journée entreprises ouvertes nous a permis d’apprendre tous les secrets des compresseurs, pompes et autres groupes électrogènes. J’en profite pour me faire faire mon baptême en DKW grâce à Nico qui m’embarque comme passager. Sensations d’un autre temps, levier de vitesses au volant avec grille inversée (les 1e et 3e en bas, les 2e et 4e en haut), le 3 cylindres vrombit joyeusement et le curieux compteur tout en hauteur se colore de rouge au fur et à mesure que la vitesse augmente. Cet été, Nico a emmené sa DKW en Suisse sans l’ombre d’un problème. Vive le petit deux-temps !

Mais en premier lieu, petit crochet par le show-room du concessionnaire BMW local. Il se trouve qu’il fêtait ses 50 ans d’existence ce week-end, mais on ne nous la fait pas à nous, qui avons tout vu à Essen et ailleurs. On va aller y jeter un œil à leur petite fête, et si on y voit quelques bouts de ferraille vieux de plus de 6 mois, on restera peut-être un peu. Misère, Thierry en a avalé sa bouteille d’eau cul sec, et Arnaud a dégainé son téléphone plus vite que Lucky Luke pour appeler Christophe (« il ne faut pas que tu rates ça ! »). Concessionnaire local, c’est vite dit : installé sur le site d’une ancienne usine de montage Daf Trucks, l’immense show-room regorgeait de merveilles. Petit jeu pour ceux qui ont visité : d’après vous, manquait-il un seul modèle de la production BMW des 40 dernières années ? Il y avait deux M1, la série complète des Z de Z1 à Z8, toutes les berlines : 02, séries 3, 5, 7, les coupés Cs, série 6 et 8, et bien entendu toute la gamme actuelle, jusqu’à quelques Alpina dont une Z8 croisée à la sortie. Pour couronner le tout, deux concept cars : un coupé orange de toute beauté, et un coupé-berline presqu’aussi réussi qu’une A7, visiblement prêt à la production. Il y avait aussi les installations de carrosserie avec la X6 sur son marbre. Manifestement l’importateur et toute une kyrielle d’enthousiastes et de clubs avaient été rameutés. Dis, M. Audi, tu nous fais ça quand ?

Et comme dans les albums d’Asterix, l’aventure se termine par force ripaille au clair de lune. Rien que l’arrivée de la salade sur les tables est un moment d’anthologie. Quant au deuxième remplissage des assiettes de soupe par le costaud à la grande soupière, c’est « pas plus haut que le bord, je vous en supplie ». On épargnera aux oreilles sensibles l’épisode des louches de carbonnades et des montagnes de frites et on jettera un voile pudique sur les pâtisseries du dessert. Quand, les yeux embués, les anciens conteront à leurs petits-enfants les faits d’armes de nos membres aux rencontres du club DKW, quelques braves pourront se lever et dire « j’y étais ».

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