Automnale 2010 : Gueuze et paillotes

19/09/2010
Gueuze et paillotes (1)
Cette automnale nous aura encore permis de vivre une bien belle journée, à la découverte d’une région méconnue.  Thierry et Andrée nous emmenaient dans les bocages du Pajottenland, à travers les paysages qui ont si bien inspiré Bruegel. Si les participants ne sont pas venus en nombre, ils ont eu tort : la bonne humeur, et même le temps agréable étaient au rendez-vous, fixé pour le petit déjeuner à 10h00 à un jet de pierre du château de Gaasbeek.  
Nous avions d’autant plus de raisons de nous réjouir que Jacques et Nico du club DKW België avaient eux aussi décidé de participer avec leurs « 2 temps qui marchent bien », une F12 bleue et une 3=6 verte.  Dans le camps des 4 temps, nous avions une meute de Coupé GT avec Mike, Fred, Jean-Pierre et Arnaud, Jacques sur Coupé quattro et manu et son inséparable Coupé type 89 2.6 quattro. Le plateau des berlines était très varié : dans l’ordre croissant de taille, il y avait la 80 GT de Samuel, ma 90 toujours en pleine forme, la 100 CS 5E de Philippe, la 100 Avant de nos Gentils Organisateurs et la V8 de Laurent. Et enfin, les vedettes se faisant toujours un peu désirer, il y avait l’ur-quattro du jour, emmenée par Jean-Louis.
L’heure étant déjà bien avancée, il est grand temps de donner le départ si nous ne voulons pas courir après le reste du programme de la journée. C’est l’occasion d’assister à une première. Vous vous rappelez ce qu’on appelait le quart d’heure américain? Le moment dans les soirées où c’était les filles qui invitaient?  On a un peu vécu ça en voyant Micheline et Carine prendre le volant, et partir fièrement dompter le 5 cylindres à travers la campagne.
Le road-book ne pose aucune difficulté (bravo Thierry : coup d’essai, coup de maître), et plusieurs arrêts sont prévus au long du parcours pour admirer entre autres le cheptel bovin local ou la dernière démarque avant fermeture : une splendide Lancia Delta, qui peut être à vous pour un prix indéterminé. Dommage, ce n’est pas une Integrale.
Avec tout ça, pas possible de perdre un seul participant, et c’est sans anicroche que nous débarquons pile à l’heure prévue à notre très attendue visite du jour : la brasserie Timmermans, endroit merveilleux où on transforme un truc aussi quelconque que de l’orge en un truc aussi sublime que de la Gueuze.
Pour nous mettre dans le bain, rien ne vaut une petite dégustation agrémentée d’un historique de l’endroit par Bertie, ni flamand, ni bruxellois, mais écossais pur jus, qui sera notre guide du jour.

Dès le début de la visite, l’endroit fleure bon la belle époque, et on s’attend au détour d’une salle à voir le maître brasseur surveiller amoureusement le processus. Faites attention aux poutres basses, si vous sortez de la visite avec un mal de tête, ce ne sera pas la faute au breuvage. Le moulin à orge est une autre source d’étonnement : il est resté pratiquement tel quel depuis les années 30 et est encore opérationnel.  Heureusement qu’ils ne doivent pas s’approvisionner en pièces chez Audi-Tradition. Puis il y a la « piscine », où le brassin séjourne à ciel ouvert pour se gorger des micro-organismes propres à la vallée de la Senne qui feront démarrer la fermentation. Ensuite le musée, où on apprend qu’il ne reste que onze des dizaines de brasseries à gueuze qui peuplaient la région au début du XXe siècle. Entre plaques émaillées, outils et impressionnantes bouteilles de naguère, on a une pensée pour Jean-Claude en admirant la vitrine dans laquelle trône une reproduction de la brasserie avec ses cuves et ses tuyaux en cuivre brillant comme un sou neuf. C’est enfin le passage par les silos à grain et les caves où la bière repose dans d’énormes barriques de chêne. Après que les tintinophiles aient cherché en vain une porte dans la face d’un des tonneaux, il faudra bien nous résoudre à sortir par la porte prévue à cet effet tout au bout de la cave. Mais pas de regret, nous débouchons sur le bar où nous pouvons achever la dégustation commencée en début de visite. Faro, Blanche, kriek, Bourgogne des Flandres, il y en a pour tous les goûts, et grâce à des petits verres, on peut se faire une idée de la palette des goûts disponibles.
Une fois cet apéritif terminé, nous nous remettons en route pour le repas, à quelques kilomètres de là. Le cadre est une ancienne ferme aménagée, où quelques tables ont été réservées pour nous. Autour de revigorants vol-au-vent ou boulettes-frites, les conversations s’animent, il y a le ton de la passion, et aussi celui de la bonne humeur, surtout du côté de la fine équipe rassemblée autour de Manu, Laurent et Fred. Tout cela se poursuit jusqu’en fin d’après-midi, où chacun reprend le chemin de retour, en espérant que la prochaine sortie soit aussi réussie.
(1) Pajottenland, ça veut bien dire « pays des paillotes », non? (2)  Vous en penserez ce que vous voudrez, mais des paillottes comme ça, je ne dis pas non.
(2) Non, absolument pas, mais les Flamands ne savent pas non plus ce que ça veut dire!
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