Hivernale 2009 : quattro über alles

Je crois pouvoir affirmer sans trop de risque de me tromper qu’Audi Heritage était le seul club membre de la Fédération Belge des Véhicules Anciens à avoir programmé une balade ce 20 décembre et surtout à ne pas y avoir renoncé. Si on a un plan B ? Quel plan B ? Je ne bouderai pas mon plaisir d’avoir vu de mes yeux l’incontestable supériorité de nos montures fétiches sur tout ce qui est encensé en temps normal comme représentant le top en matière de sportivité, mais qui semble n’avoir été conçu que pour rouler sur du tapis-plain.

Des hivernales glaciales, nous en avons déjà connues, mais la neige, surtout en pareille quantité, était une première. Saluons les équipages qui ont bravé les prévisions météo dantesques pour se présenter au point de rendez-vous :
En traction intégrale d’époque, il y avait Jean-Louis et son ur blanc et Manu avec son Coupé V6 quattro.
En 4X2, nous avons retrouvé Mike et Daniel, sur leur Coupé GT qui bien qu’arborant les logos quattro hérités de l’ancien propriétaire est une traction.
Le kidnapping du moteur de la 80 GLS de Jacques s’étant bien terminé (mais on ne vous dit pas la rançon…), il trouvait là un excellent terrain de rodage avant le Neige et Glace. La berrycar était de retour et Christian, toujours très prévoyant, avait embarqué un équipement impressionnant pour parer à toute éventualité, il ne manquait que l’hélicoptère de secours en montagne.
Enfin il y avait trois modernes, Patrick et son A4 Avant quattro, accompagné pour l’occasion de Christine, l’épouse de Benoit, qui aura également participé activement à l’organisation de cette hivernale et des visites touristiques,
Olivier et son A4 2.8 quattro, et Jean-Pierre avec la Mondeo de tous les jours.
Trois voitures n’ont pas participé au parcours de la matinée pour des raisons différentes. Laurent nous avait fait le plaisir de venir avec la V8, mais les pneus de 245 ne l’inspiraient pas vraiment malgré la transmission quattro, et on le comprend. Il a embarqué avec Olivier le temps de notre petite partie de campagne. La 80 GT dont c’était la première sortie, a eu un problème de freins sur le chemin d’Andenne, et il était beaucoup plus sage de la laisser en observation chez Benoît. Samuel a embarqué comme copilote de Manu, et j’ai partagé mon temps dans la Berrycar entre les prises de vues et une navigation hasardeuse. Marc-Henry et Claude avaient sorti la 90 quattro, mais les difficultés de circulation ne leur ont pas permis de nous rejoindre avant le début de la balade et nous les avons retrouvés juste à l’heure de manger.

Et profitons des présentations pour remercier Benoît, cheville ouvrière de cette journée, qui s’est occupé de l’intendance avant et pendant, et que nous soupçonnons même d’avoir été jusqu’à organiser les chutes de neige massives pour notre plaisir.
Parce que du plaisir, nous en avons eu ; par endroit, c’était une couche de plus de 15 centimètres qui recouvrait la route. Tout le monde étant équipé de pneus hiver, le festival traction et surtout quattro pouvait commencer. Il y a d’abord eu ceux qui sont arrivés au bout du parcours. Le road book avait beau ne pas être vraiment difficile, le blanc uniforme qui recouvrait la campagne rendait certains repérages difficiles et seule la navigation magistrale de Samuel a permis l’arrivée à bon port de Manu et Jacques en un temps record qui plus est. Comme le dit Jacques, il promet puisque c’est la première fois qu’il tient un road-book en mains et que Manu ne veut plus le lâcher pour les prochaines sorties. Et puis il y a eu les autres qui se sont perdus dans le blizzard, ont fait toute une série de figures dans la poudreuse en poussant le vice jusqu’à s’arrêter au beau milieu d’une jolie rampe pour essayer de se repérer. Au détour d’un bois, certains sont mêmes tombés nez-à-nez avec le Père Noël sur un char tout illuminé. Mais après 16 kilomètres de road-book et bien plus en réalité, nous ne voulions pas rater l’apéritif au coin du feu et avons décidé de siffler la fin de la récréation.

La rentrée à Andenne n’a pas été de tout repos, les rues étroites et pentues ont mis en difficultés pas mal de conducteurs moins bien équipés que nous qu’il a fallu tirer de leur fâcheuse situation à coup d’huile de bras pour dégager un passage.
Il en faut peu pour amuser les grands gosses que nous sommes parfois restés, et c’est avec les joues rouges et les yeux brillants que nous nous sommes installés dans les baquets du Tuning Burger, non sans avoir jeté un oeil étonné au bar Porsche : «mais comment donc ont-ils fait ça ?». Le gérant et propriétaire était, il faut le reconnaitre, carrossier, dans une autre vie professionnelle. D’ailleurs, c’est lui qui a tout conçu au niveau de la décoration dans ce royaume du bien manger et du bien conduire ! Les serveuses sont charmantes, le patron, Renato Seminara, plein d’idées et accueillant, et de nombreux club s’arrêtent dorénavant chez lui pour la pause miamiam.
Sur le comptoir, Renato attire mon attention sur un cadre et une photo pas comme les autres. Monsieur Roland D’Ieteren en personne, à ses côtés, lors d’un passage remarqué au Tuning Burger. Etonné par un tel décor, il lui adressa quelques jours plus tard ce souvenir photographique.

Après le plaisir de la glisse vient le plaisir de se retrouver au chaud, de goûter aux spécialités notamment italiennes et faites maison de Renato et de son équipe, d’évoquer la saison qui s’achève et de lever un coin du voile sur celle qui nous attend. C’est aussi l’occasion de prendre des nouvelles de chacun, de s’inquiéter et d’avoir une pensée pour les absents de dernière minute. C’est cela aussi l’esprit Audi Heritage, et nous en sommes fiers.

Un amaretto chaud surmonté d’un capuchon de crème chantilly nous mettra du coeur à l’ouvrage pour la partie culturelle de la journée. La couche de neige et l’ambiance de marché de Noël nous mettent d’humeur joyeuse, mais cela n’empêche de suivre avec intérêt les explications de nos guides, aussi bien dans la vieille ville qu’au musée de la céramique. Curieuse histoire que celle d’Andenne qui aura été très longtemps dirigée par des abbesses, avant de connaître la prospérité grâce à l’exploitation d’un gisement d’argile servant à la fabrication sur place de céramiques et de réfractaires. Les œuvres d’art abritées par la collégiale Sainte-Begge témoignent de la direction féminine, si pas féministe avant la lettre d’Andenne.

Un café plus ou moins amélioré nous réconfortera avant de reprendre la route. La fin de cette belle journée marquera le début de la trêve hivernale, trêve toute relative puisque d’ici à la printanière 2010, nous ne resterons pas à hiberner sous la couette.
Il y a encore une sortie prévue à Autoworld le 28 décembre, le rythme effréné des 100 ans d’Audi en 2009 risque bien de se poursuivre pour les 30 ans de la quattro en 2010.

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