Rosemarie
Il était une fois une petite fille toute mimi du nom de Rosemarie Albach. Née à Vienne le 23 septembre 1938, notre joli bébé, dont les parents et grands-parents étaient des stars du cinéma et du théâtre de l’époque d’avant-guerre, s’installera bien vite en Bavière, dans le Berchtesgadener Land.
Difficile d’échapper à sa destinée, quand on a du sang d’artistes qui coule dans les veines. En 1957, âgée à peine de 19 ans, Rosemarie, plus connue sous le nom de Romy Schneider, est à son tour une vedette adorée et admirée de tous, suite au succès retentissant des Sissi. Première au Box Office européen, on en parle partout dans la presse. Même si déjà, la mignonne et tendre insouciance de sa jeunesse en crinoline a tendance à disparaître. « Je n’ai plus la douceur du sucre, je ne suis plus si naïve. Dois-je toujours jouer les jeunes filles ? ». Pourtant, Romy continue à jouer le jeu des contes de fées.
Son sourire éclatant et ses yeux étincelants ne passeront pas inaperçus auprès de la firme DKW, qui se fera un plaisir de la désigner comme ambassadrice de charme pour présenter sa nouvelle gamme à l’occasion du salon automobile de Francfort de 1957. « Romy mit 40 PS ». Elle aurait d’ailleurs acheté une DKW neuve quelques jours avant l’ouverture de ce salon !
Je ne peux m’empêcher de vous faire profiter de ces quelques clichés issus du magazine spécial n° 46 de 42 pages que Auto Union sortira en 1957, mais aussi de la page de couverture du Bunte Illustrierte n° 35 du 21 septembre 1957. Superbe!
Un an plus tard, Alain Delon emmènera Romy dans de nombreuses escapades à la découverte de la France, à bord de sa petite MG de sport. Romy dira d’ailleurs aimer çà : « J’adore surtout les voitures de sport de classe. Cela peut paraître peu crédible, car moi-même je conduis si mal que je ne m’assois plus derrière un volant. Je suis trop nerveuse pour cela. Une fois, à Munich, il m’est arrivé quelque chose dont je tremble encore si je dois prendre le volant. Mais quand Alain conduit sa Ferrari, je suis si calme que je pourrais m’endormir à ses côtés, même quand il roule à fond. » Cette mignonne déclaration est évidemment à replacer dans son contexte de l’époque, début des années 60 !
Un peu plus tard, dans les années 70, une image de Romy Schneider et de Michel Piccoli, extraite du film « les choses de la vie » de Claude Sautet, sera utilisée comme campagne de prévention routière en France. Mais oui, souvenez-vous de ce terrible accident de la route que Michel Piccoli aura à bord de sa voiture, dans le film. Comme quoi…
Dans le magazine allemand Revu n° 24 du 16 juin 1956, on retrouve un sympathique reportage sur la journée de l’examen pratique de Romy, dans le but de décrocher son permis de conduire. Imaginez çà, il y a presque 50 ans, et rien n’a vraiment changé ! Je n’ai pas pu m’empêcher de retourner ma petite collection pour vous dénicher ces photos inédites. On y voit Romy derrière le volant passant, avec l’instructeur et l’examinateur, son examen pratique de permis de conduire. Elle a l’air bien concentrée. Le journaliste écrit qu’on se croirait dans un film de la star. Il pleut abondamment. Et puis après l’attente de la décision, on voit Romy, avec sa maman, brandissant son permis de conduire fièrement, et criant : « Ich hab’ Ihn ! ».
Petit tour aussi dans un show room pour contempler un beau cabriolet Fiat dont elle ferait bien son quotidien, rêve-t-elle ? Quelle époque !
Même si Romy Schneider a toujours voulu fuir cette image trop sentimentaliste de la plus belle princesse de l’après-guerre et de ces séries à l’eau de rose que furent la trilogie Sissi et ses premiers films, on ne peut que rester admiratif en regardant ces photos d’une époque certes un peu mièvre et bon enfant, mais si folle et privilégiée que nos parents ou grands-parents ont vécu. On ne peut qu’exprimer toute notre gratitude à cette actrice hors du commun qui a su partager avec ses fidèles spectateurs et tout au long de sa carrière, de grands rôles. Une force incomparable, une volonté à toute épreuve et un courage inébranlable face aux drames de la vie ont fait de cette fascinante actrice, de cette maman et épouse, une femme véritable, tantôt fragile, tantôt de caractère, ambitieuse et exigeante, moderne et indépendante, bouleversante et sensible, admirée et respectée. Romina, tu es partie trop tôt. Ta lumière nous manque.
Romy avec sa Karmann Ghia, au volant de laquelle elle s’offrira quelques frayeurs, sur les routes de Bavière. Cadeau de ses parents, en 1956, pour son 18ième anniversaire.
Patrick
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