Audi Au Féminin

Les copines de Twiggy…

Vous avez vu ce temps de cochon ? Il parait que c’est la pollution, les changements climatiques ! Et on s’étonnera que nous ne puissions nous consoler qu’avec les jupes des filles, surtout celles des années 60 et 70, celles de nos 4 anneaux !

Mettons-nous en condition pour découvrir cette nouvelle tranche d’histoire de « Audi Au Féminin ». Un peu de musique, du Creedence Clearwater Revival par exemple, sur l’album Cosmo’s Factory. C’est parti pour 11 minutes de bonheur en compagnie de John Fogerty sur ”I heard it through the Grapevine”. Cà va vous aider à digérer la suite… 🙂

En ce qui concerne la mode, chaque période a eu ses idoles, ses symboles, ses révolutions planétaires qui traduisaient la vision du monde à un moment bien précis.

Twiggy, vous la connaissez ? Et Mary Quant ? Cette dernière, styliste de mode à Londres est aussi célèbre que la première, tout comme la mini jupe qu’elle lança en toute complicité avec Twiggy, top modèle anglaise, de 1966 à 1970! Visage angélique, coqueluche des années 60 et de la mini jupe. Twiggy est jeune, mince, très mince, grande et fofolle. An amazing Time ! Big Eyes, short cut!

Twiggy et ses copines vont personnifier cette révolution vestimentaire du court lors de défilés inoubliables. Et que je te maquille, et que je crêpe, et que je laque, faut que çà brille, on fait des nœuds, on met des bandeaux partout, on séduit quoi, tout comme Audi a voulu séduire ses clients masculins… L’ère de l’insouciance et de la naïveté était née!

La mini jupe scandalise les uns, ravit les autres ! Une révolution qui va définitivement dévoiler les jambes des femmes qui se sentent enfin libres, mais aussi unir les plus puristes  et conservatrices à interdire cette provocante création vestimentaire.

Elégance tout de même, et raffinement à la fois  naturel et sophistiqué! On a bien entendu toutes les audaces en sortant les couleurs les plus folles, des couleurs surtout, et non pas du noir, du gris, du blanc comme trop souvent de nos jours… les couleurs, c’est la vie et nos Audi deviennent très féminines et très vivantes sur les publicités et magazines de l’époque.

Une élégance qui à l’époque ne se fabriquait pas toujours de toute pièce comme un produit marketing, une beauté spontanée et naturelle. Sous la coquille de la belle se cachait une femme… Il n’y avait pas de voyeurisme, mais juste des rêves de monde meilleur, et d’indépendance. On y croyait. Qui peut encore se venter de croire que nos générations à venir seront plus heureuses que nous ? Qui peut en être certain dans ce monde qui va trop vite?

C’est pour cette raison que ces clichés spontanés et pleins de jeunesse me font chaud au cœur. C’est comme s’il était marqué que « tout était possible », que tout était nouveau et bouillonnant, idéal. Aujourd’hui… on est loin du compte. On se tourne même avec nostalgie vers ces regrettées années…où tout n’était pas explicable et justifiable à tout prix, on n’en éprouvait pas le besoin. On vivait, on était curieux de tout, point. Je réentends notre regretté Serge Reggiani avec sa madame Nostalgie, et ce texte fabuleux. « Madame Nostalgie, j’ai envie, Ce soir d’être infidèle, Dans les bras d’une belle, Qui ressemble à la vie ». D’accord, le monde n’était pas que rose non plus…

Les vêtements vintage sont d’ailleurs revenus à la mode, et en seconde mains, sur certains sites de vente aux enchères, ou encore dans des magasins spécialisés de la capitale, ils font fureurs. Vous pouvez vous faire plaisir en vous offrant, Mesdames, de superbes mini jupes et robes des années 60 et 70 aux couleurs vives. Une tendance d’autrefois qui revient à la mode, preuve de la crise d’identité que nous traversons actuellement, sans aucun repère suffisamment fort pour marquer notre début de siècle, en perte de valeurs et de références…

Ces photos n’ont rien de vulgaire, c’est frais, authentique, de délicieuses archives, un morceau de l’histoire publicitaire de nos totos préférées, que la marque n’hésite pas à ressortir lors  d’expositions temporaires comme au musée d’Ingolstadt.

Twiggy, a silly name, un nom tout bête, simple, bien dans le vent d’une époque où tout n’était qu’amusement et fraicheur de vivre pour la jeunesse.

La mini jupe n’était pas compliquée, juste de l’audace à 100%, accessible pour les bourses de toutes ! Enfin, c’est un avis parmi tant d’autres. Il y a certes de la provocation, le souhait d’éveiller le désir. Beaucoup d’ambiguïté autour de la mini jupe en définitive,  qui fera couler beaucoup d’encre…et immortalisera sur pellicule des clichés sexy, de longues jambes,  mais aussi  un peu plus tard, des mouvements psychédéliques et hippies, avec les couleurs Peace & Love que nous pouvons aisément imaginer ou deviner sur ces tirages argentiques. On devine le  jaune, l’orange, le vert pistache, le mauve, la vie.

Donc, en 1970, c’est le « Peace and Love »  qui débarque sur la terre. Une tendance « Flower Power» qui va très bien aux 4 anneaux…çà sent bon la nature, la liberté, et çà vient évidemment des States, cette cool  attitude. Des odeurs de Woodstock reviennent à la surface… On n’en n’est plus à l’élégance, ce n’est pas chic, mais que c’est beau ces pattes d’eph.et ces tuniques à fleurs, ces foulard ringards et ces mules que la jeune génération des seventies a pu porter, les bottes et la mini jupe.

Encore une fois, il fallait y penser…et oser ! Pour les yeux, c’est beau et féminin, magique, surtout quand les 4 anneaux suivent ce nouveau courant tout en lui donnant un air bon chic bon genre. Pas question de laisser aller…

Le poète John Keats n’a-t’il pas écrit « une chose de beauté est une joie pour tout le monde ». C’est bien mon avis lorsque je ressors ces vieilles photos de presse que notre firme aux 4 anneaux a laissées …Çà vous parait démodé, à vous ? Oh que non ! Tout comme la mini jupe est toujours d’actualité dans toutes les gardes robes, le courant hippie ne revient-il pas un peu au devant de la scène à chaque printemps? Une petite note vestimentaire hippie ne sera jamais de mauvais goût ou vieux jeux de nos jours si elle reste un accessoire de votre tenue moderne.

Mais, mais, mais, que je vous la joue à nouveau pessimiste…, je ne peux m’empêcher de penser à nos amis les indiens… Eux qui continuent à  affirmer que l’homme blanc, après avoir beaucoup détruit, va enfin les écouter ! Ne rêvons pas .Ce n’est pas quelques bijoux et bracelets hippies, une paire de lunettes vintage ou un jean patte d’eph. qui confirmera un retour au traditionnel et au respect de notre bonne vieille terre.  Remords et écoute des anciens en façade, certes, mais pas en profondeur dans notre société. On commence tout de même à être un peu plus sensible à la nature et aux animaux. Il est temps. L’homme n’est plus aujourd’hui en symbiose avec son environnement, mais bien avec la modernité technique, virtuelle, industrielle. Triste constatation d’un appauvrissement irrémédiable d’une planète qui a mis tant de millénaires pour se construire!!!!

On s’épanouit avec de l’inutile qui ne fait pas partie de nos besoins élémentaires… et donc on souffre d’un mal-être constant, d’insatisfaction permanente, qu’on le veuille ou non. Aujourd’hui, tout nous semble banal, possible, normal… mais surtout grotesque si on prend la peine de faire une pause pour y réfléchir. On sait tout sur tout, ou on croit tout savoir. On déballe, on scandalise, on peoplelise, on télérealitise au nom d’une rentabilité économique, le seul fer de guerre… Tiens, voilà que ce mot me revient, on a perdu notre insouciance, celle de Twiggy et des sixties, celle des Woodstock et autres grands rassemblements musicaux qui voulaient tout changer. On a perdu notre légèreté. On court pour tout et on vit dans un monde qui se dit libéralisé et meilleur, plus confortable, mais qui interdit tout, qui réglemente, qui rassemble en troupeau, qui contrôle et invite à toujours consommer plus. Plus qu’être, on tente sans cesse de paraître!

Positif de nature, j’espère… même si  je n’arrive pourtant pas encore à y voir très clair de nos jours dans les changements de mentalité qui tardent à venir… Je devrais peut-être enlever ces gigantesques lunettes rétro qui cachent ma nostalgie. Il nous semble si évident que  nous vivons dans un monde dirigé par de grands névrosés de l’argent, qui tirent les ficelles. On est tous sur le même navire, qui file à grande vitesse, cap sur l’iceberg. On le sait, on la voit, cette titanesque catastrophe,  mais on n’arrive pas à se décider à ralentir ou à sauter du pont…. On continue à tout déformer, digitaliser, robotiser, mondialiser, à tout consommer, à subir!

Était-ce mieux avant ? Nostalgie justifiée? Pas certain, mais on espérait encore un monde meilleur. Aujourd’hui, on nous gave de mauvaises nouvelles qui font grande audience, on nous fait peur, on nous culpabilise, on nous assure qu’on va droit dans le mur, on nous pousse tout simplement à consommer aveuglément et inutilement …mais à la sauce verte… un nouveau créneau… pour calmer les foules  et leur donner bonne conscience…Je préfère le vert des années 70… 🙂

Résultat des courses. Confusion des valeurs qui contaminent notre époque, et nous poussent tous un peu plus vers cette inexorable et ridicule envie de se dévoiler complètement, d’être audacieux en ne tenant plus rien secret au monde entier… de se marginaliser en consommant des produits de grande consommation qui sont soit disant nouveaux, reliftés,  personnalisés…et sur mesure, tu parles ! Etre pudique n’est plus une qualité ! Il faut se montrer et montrer ses biens, sa voiture, … Tout çà  a quelque chose de malsain, et c’est bien pire que d’avoir osé dévoiler, un jour, les gambettes des femmes avec les mini jupes, croyez-le bien!

Mais finalement, pourquoi je vous raconte tout cela, pour quelques photos de gambettes, rien de plus.  Much ado about Nothing, mon cher William! J’ai du voir dans ces photos le reflet d’une époque qui nous manque, un fantôme qui n’est pas près de revenir, malheureusement… ils ont pourtant l’air de s’être tant amusés avec nos Audi… Pourvu que tout change, un jour, et que nous nous réveillions…

Patrick

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